Et voila... Il faut quitter koh Tao. Remontee vers le nord du pays. Pour ce faire, journee marathon des transports...
Lever 7h, petit dej et package. Bateau a 10h Chumpon. 70km, 1h30 environ. De Chumpon, navette vers la gare ferroviere. Il est 12h30, pas de train disponible avant 19h... Tuktuk pour la gare routiere, ou un bus nous cueille finalement a 15h30 pour Bangkok. 22h40, arrivee et saut en catastrophe dans un taxi pour rejoindre Mo Chit, le terminal nord de Bangkok ou le dernier bus pour Sukhothai partirait vers 23h... 23h05, arrivee pour acheter le billet sur le fil et crapahuter direct avant le depart de celui-ci. 23h07, depart enfin vers Sukhothai, nuit entrecoupee et sommeil leger, puis arrivee a Sukhothai a 5h30 ce matin. Attente d'un petit bus pour rejoindre la guest house choisie, top chrono a 7h10.

Resultat des courses: en 22h10, 1008km parcourus, 7 moyens de transports successifs. Ca va.
 
Koh Tao, 20h, la faim nous surprend. 'James' le patron, la quarantaine, cheveux grisonnants, nous accueille dans son petit resto sans pretentions dans une des rues du village. Avec sa copine, une Thailandaise, cet anglais ouvre son petit restaurant il y a 2 ans et demi. Chaises depareillees, affiches et menus improvises a la main, deco spartiate, le petit etablissement propose de la nourriture Thai pas chere cuisinee par la compagne de James, un vrai cordon bleu. Lui s'occupe du service. Supporter de foot, em bon anglais, James est reserve, timide et calme, mais se prete volontiers a une petite discussion quand je lui demande s'il a cinq minutes a perdre. Son etablissement loue egalement des petites chambres simples, et le couple loge au dessus du restaurant. T-shirt elime et short de bain pas cher, il s'assoie a notre table pour echanger quelques mots. Il est tombe a Koh Tao par hasard, invite par un ami, puis a rencontre sa copine et a decide de rester sur place en montant son affaire. Son amie doit etre associee avec lui a minimum 50%, car en Thailande c'est la seule maniere pour un etranger de monter un business. Il dit qu'il ne gagne pas vraiment bien sa vie avec ce resto, mais assure que le cadre de vie lui va bien et il semble le penser vraiment.
Pendant que nous discuttons, deux personnes mangent sur une autre table devant moi. Une jeune Thai et un francais (trahi par son accent) qui se demene a lui expliquer des trucs dans un anglais precaire, en tapant sur son PC portable. Je le comprend tout de suite, ce francais est le patron du salon de massage d'en face. Un jeune parvenu en chemise et shorts de mauvais gout (quoi? j'ai bon gout moi!), tirant clairement vers le colonialiste du XIXeme siecle faisant des remontrances a sa gerante. Apres leur repas, je les observe se lever et traverser la rue pour rejoindre les 3 masseuses assises devant le salon, vide. Il tente d'etre amical, et s'amuse a taquiner l'une d'entre elles en lui donnant de petits coups de pieds de complicite. La masseuse ne le regarde meme pas... Il s'eloigne alors en lui caressant la tete tendrement. Patron installe en Thailande, employant des Thailandais, un peu auto-suffisant, il ne prend meme pas soin de respecter les usages minimums de la culture, pourtant decrits dans tous les guides de base pour touristes, et ne fait pas non plus l'effort de parler quelques mot de Thai... J'aurais voulu comprendre ce qu'on dit ses employes qund il est parti.
Pendant ce temps, James me dit qu'il garde 'profil bas' selon ses mots. C'est un mec simple.
 
Arrivee le 13 tot a Koh Tao. Cette ile a 70km au large de la cote d'Andaman fait partie du celebre archipel comptant Koh Phangan et Koh Samui, entre autres. Pas trop etendue et assez accidentee, elle offre un panorama superbe en arrivant en bateau. Ses criques et plages de sable blanc, entrecoupees de formations rocheuses et de vegetation abondante -encore aujourd'hui- laisse imaginer quelques vieux film de James Bond ou le hero rencontrerait une creature de reve sortant de l'eau apres une seance de peche sous-marine... Ouais, Docteur No, vous voyez?... En entrant dans l'eau, a un metre seulement de la plage, des poissons tropicaux vous tournent autours. En s'eloignant a peine, les bebes baracoudas et les poissons perroquets apparaissent.
Un nombre impressionant de complexes hoteliers ont pousse comme des boutons sur les cotes, et continuent leur conquete doucement mais surement. Pour ce qui est des cotes escarpees et inaccessibles, pas de soucis. Les constructeurs imaginent les strategies les plus incroyables pour faire pousser des bungalows accroches aux rochers. La main d'oeuvre sue sous le soleil ecrasant, portant sur leurs epaules d'enormes poutres de bambou, en sautant d'un rocher a l'autre pour construire les hotels. Resultat, la cote ressemblera bientot a une succession de bungalows a flan de rocher, qui pour la plus part ne se fondent meme pas vraiment dans le paysage.
Pour certains, surtout dans les resorts les plus chers, la politique semble malgre tout etre menee intelligemment en terme d'exploitation et de pollution. Bouteilles en plastiaue interdites, economie de l'eau, interdiction des palmes pour preserver les coraux, service de laverie sur le continent pour ne pas polluer les eaux (vos fringues parcourent 140km aller-retour en bateau pour etre nettoyes...) Mais l'eau usee de la douche coule pourtant tout simplement hors du bungalow, avec le savon. Les intentions sont la, manque la reelle impulsion generale.
Bref, profitons encore pendant qu'il est temps de ce qui pourrait devenir  d'ici quelques annees le nouveau Koh Samui, avec ses hotels et ses bar a filles. Toujours renommee mondialement pour la plongee sous-marine, esperons que la preservation des eaux alentours fassent elan a une protection intelligente du patrimoine naturel de l'ile meme.
En tout cas, c'est bon de profiter un peu, en gardant en tete de ne pas prendre part a la ruee vers l'or.
 
Alors la, je dois dire que je profite.....................................